Désinfox Attention à ce faux site qui invite les Français à « s'engager en Ukraine »
Un site web utilisant le logo du ministère des Armées affirme rechercher 200 000 soldats français pour combattre en Ukraine. Attention, il s'agit d'une infox.
Le ministère français des Armées alerte ce jeudi : un faux site internet, qui reprend les codes graphiques des sites gouvernementaux, invite 200 000 Français à « s'engager en Ukraine ». « Ce site est relayé sur les réseaux sociaux par des comptes malveillants, pour une campagne de désinformation », expliquent, sur X, les équipes du ministre Sébastien Lecornu.
« Soyez parmi les premiers à défendre les intérêts de la France en Ukraine », pouvait-on notamment lire sur la page web en question. Les volontaires étaient par ailleurs inviter à laisser leurs coordonnées. « Les immigrés sont prioritaires », était-il également précisé, en proposant de discuter avec « Capitaine Paul, commandant d'unité ». Le site a, a priori, été désactivé par les services français. Il n'est en tout cas, à cette heure, plus accessible.
« La marque russe »
Une enquête a été ouverte, à laquelle Viginum, l'organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, contribue. « Les services du ministère sont mobilisés aux côtés de Viginum pour faire la lumière sur cette manoeuvre informationnelle ciblant la France », précise le cabinet de Sébastien Lecornu.
Pour l'instant, le ministère des Armées n'a désigné officiellement aucune piste quant aux auteurs du faux. Mais un haut responsable français a estimé qu'il portait « la marque d'un dispositif russe ou pro-russe, dans le cadre de la campagne de désinformation selon laquelle l'armée française se préparerait à envoyer des hommes en Ukraine » se battre contre la Russie. « Tout converge : le narratif, la méthode. Il y a une manoeuvre », a ajouté ce haut responsable sous couvert de l’anonymat, évoquant, entre autres exemples récents, des images de convois français circulant prétendument vers la frontière ukrainienne diffusées récemment sur les réseaux sociaux.
Les ingérences étrangères se multiplient
Dans une interview au Figaro mercredi, le chef de Viginum, Marc-Antoine Brillant, révèle que l’organisme a identifié l’an passé près de 230 phénomènes inauthentiques sur les réseaux sociaux, dont une douzaine d’ingérences étrangères. « C’est 40 % de plus qu’en 2022 », précise Marc-Antoine Brillant. « La Russie s’affirme comme l’acteur le plus agressif sur le champ informationnel. »
Mercredi, l'Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à lutter contre ces ingérences étrangères, mêlant la création d'un registre national de l'influence, la possibilité de geler des avoirs financiers et une extension controversée d'un dispositif de surveillance algorithmique.
Après les propos sur l'envoi de troupes
Les attaques informationnelles russes, elles, se multiplient dans le contexte de la guerre en Ukraine, alors que Paris a récemment conclu un accord sécuritaire bilatéral avec Kiev. Moscou a dénoncé l'« implication croissante » de Paris dans le conflit, tandis que le président français Emmanuel Macron a évoqué à plusieurs reprises l'éventualité d'un envoi de troupes au sol pour aider l'Ukraine, créant une controverse jusqu'au sein du camp occidental.
Le ministère des Armées rappelle que l'adresse http://sengager.fr est la seule valide pour s'engager dans l'armée de Terre.