Insolite Ferrari 400 : quatre places, boite auto, voici la plus mal aimée des Ferrari !
La vraie noblesse pour une grand tourisme, c’est un moteur à 12 cylindres… Ainsi s’exprimait le Commendatore. La Ferrari 400 en dispose pour promener à vive allure quatre passagers.
La Ferrari 400 a certainement une des plus longues carrières de la marque au cheval cabré. 17 ans en cumulant la 365 GT4, la génitrice, et la toute dernière, la 412, qui bénéficiait d’un plus gros moteur. Mais pourquoi 400 ?
C’est simplement le volume unitaire de chaque cylindre : 400 x 12 égale 4 800 pour une cylindrée exacte de 4 823 cm³. En 1972, Ferrari présente la 365 GT4 2+2 au salon automobile de Paris sur une plateforme de 365 rallongé de 15 cm. Si le dessin extérieur est de Pininfarina, la partie mécanique est reprise à l’identique ainsi que l’intérieur.
Une ligne classique à trois volumes
La ligne de la 365 GT4 2+2 présente un profil à trois volumes (notchback) ; un style pur et effilé, tout en arêtes dû à Leonardo Fioravanti qui se rallie aux lignes tendues en vogue dans les années soixante-dix.
Le capot présente une grande surface plane et basse surplombé par un pare-brise très incliné ; un capot très bas qui impose la présence de phares escamotables. Une ligne jugée trop sobre et pas assez sportive…
Quatre ans après sa présentation, la Ferrari 365 GT4 2+2 devient la 400. Un modèle toujours équipé d’un V12 à quatre ACT et six carburateurs Weber, dont la cylindrée est revue à la hausse mais dont la puissance est toujours de 340 ch.
Une Ferrari à boîte automatique
La 400 est la première Ferrari à être équipée en série d’une boîte automatique à trois rapports d’origine General Motors. La boîte mécanique à cinq rapports est en option…
D’ailleurs, il n’y en aura que 421 construites avec la boîte mécanique sur les 1 708 exemplaires de 400 et 400i. Si les amateurs crient au sacrilège, il faut reconnaître que la 400 correspond aux attentes de la clientèle qui peut apprécier la vitesse en famille.
Quant à l’intérieur, il accueille le pilote et ses trois passagers dans un environnement spacieux et confortable. Le coffre (486 dm³) permet d’emporter quelques bagages qui trouvent un peu de place au-dessus de la roue de secours.
Un scandale de plus, l’injection
En 1979, afin de respecter les normes anti-pollution de plus en plus contraignantes, l’usine Ferrari va adopter une injection K-Jetronic Bosch en lieu et place de sa batterie de carburateurs, accompagné d’un système d’allumage électronique Dinoplex.
La 400 devient 400i… et perd 25 chevaux dans la bataille ; les 315 chevaux sont toutefois suffisants pour déplacer le poids de 1 830 kg. Mais les performances sont en baisse avec un embonpoint de 130 kg supplémentaires d’autant que la boîte auto à trois rapports n’arrange pas le bilan. Plus de grand tourisme et moins de sportivité.
Une dernière évolution
A partir de 1984, l’intérieur de la 400 est redessiné, à savoir les fauteuils et la console centrale puis, en mars 1985, apparaît la 412i.
Légèrement retouchée esthétiquement (nouveau coffre arrière relevé et, sur le train arrière, un système oléopneumatique faisant office de correcteur d’assiette), la 412i voit la cylindrée du V12 augmenter à 4 943 cm³, ce qui lui permet de retrouver ses 340 ch initiaux.
La vitesse maxi de la 412i s’établit à 250 km/h pour la boîte manuelle et 245 km/h avec la boîte auto. Elle est la première Ferrari à bénéficier en série d’un système ABS. Elle sera vendue à 539 exemplaires jusqu’à ce que Maranello arrête la fabrication en 1989.
La série des 400 reste une des moins bien cotées des Ferrari, certainement la faute à une ligne d’une élégance classique et à la boîte auto fort décriée à sa sortie.