L'édito Gaza : une lueur d’espoir

Emmanuel Delahaye - 21 août 2024 à 06:00 | mis à jour le 21 août 2024 à 22:37 - Temps de lecture :
Emmanuel Delahaye, journaliste à L'Alsace. Photo Vincent Voegtlin

Emmanuel Delahaye, journaliste à L'Alsace. Photo Vincent Voegtlin

Quelque 300 jours après l’attaque terroriste du 7 octobre 2023, 109 otages israéliens demeurent officiellement aux mains du Hamas et de ses complices. 109 otages, dont une trentaine tenus pour morts. Faut-il y inclure les six nouveaux cadavres découverts ce mardi ? On ne sait. Sinistre, macabre décompte… Quel que soit le nombre exact des survivants, on n’ose imaginer leur calvaire et l’on continue d’espérer leur rapide libération ; d’espérer, aussi, que le mot liberté conserve un sens dans leur esprit, tout au fond de leur enfer carcéral.

Depuis son origine, le conflit israélo-palestinien déchaîne les pires passions, et plus encore depuis dix mois. Le manichéisme le plus débridé sévit si bien de part et d’autre de la « ligne de front » qu’il faut rappeler cette évidence : on peut à la fois dénoncer le sort des otages israéliens et les souffrances endurées par les civils palestiniens, à Gaza comme en Cisjordanie. La bande de Gaza ? Une souricière à taille inhumaine, tombée sous la coupe des « matons » du Hamas ; 360 km de ruines désormais fumantes, mais toujours pilonnées sur ordre du gouvernement Netanyahou, cet attelage de boutefeux d’extrême droite et d’ultraorthodoxes. Le Premier ministre israélien lui-même privilégie toujours les frappes militaires au sauvetage des derniers otages survivants : de fait, leur libération l’obligerait enfin à rendre des comptes, alors qu’une partie grandissante de l’électorat israélien le voue aux gémonies.

Dans ce paysage accablant, seuls les pourparlers menés sur place par le secrétaire d’État américain Antony Blinken autorisent à un peu d’optimisme. L’élection présidentielle du 5 novembre approchant, l’administration démocrate sortante mise sans doute sur un rapide succès diplomatique, serait-ce sous la simple forme d’une trêve à Gaza… Mais qu’importe si la démarche est intéressée. Dans les circonstances actuelles, elle fait figure d’unique lueur d’espoir, pour qu’un embryon de paix renaisse dans une partie du monde qui en a si cruellement besoin.