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L’édito | Laurent Bodin L’heure d’avancer les horloges

L'Alsace - 02 sept. 2024 à 06:00 - Temps de lecture :
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Photo L’Alsace
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Emmanuel Macron se veut le maître des horloges politiques. De fait, le chef de l’État a le pouvoir constitutionnel de nommer, quand bon lui semblera, un Premier ministre dès lors qu’il a accepté la démission du précédent gouvernement. Sur le plan du droit, il n’est pas illégal que l’équipe de Gabriel Attal continue de gérer les affaires courantes. Sauf que le second tour du scrutin législatif a eu lieu il y a près de deux mois et que la démission du gouvernement a été présentée dans la foulée…

Alors que les Jeux paralympiques sont déjà bien engagés, Emmanuel Macron est désormais pressé par le temps. Quand bien même aucune majorité relative forte ne se dégage à l’Assemblée nationale, ce qui pouvait passer, au cœur de l’été, à l’approche des JO, pour une sage décision destinée à permettre d’éclaircir la situation, en laissant du temps au temps, est en train de devenir un interminable feuilleton. Le président de la République tient le rôle principal de cette saga de l’été qui commence à lasser les Français. Le chef de l’État ne saurait longtemps faire croire, sauf à jouer avec les institutions, qu’il est véritablement le maître du jeu après la perte de la majorité relative de son camp à l’Assemblée nationale.

En recevant Bernard Cazeneuve, Emmanuel Macron entame de véritables consultations pour Matignon. Les entretiens prévus avec ses prédécesseurs à l’Élysée, Nicolas Sarkozy et François Hollande, relèvent du symbole. Les deux ex-présidents pourront difficilement disconvenir de la nécessité de trouver un Premier ministre, puis un gouvernement, de véritable ouverture.

Éphémère Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve est, probablement, capable de dépasser les clivages. En aura-t-il les moyens ? Quelle marge de manœuvre lui laissera le président ? La réponse ne devrait pas tarder. Mais en recevant également Xavier Bertrand, Emmanuel Macron maintient la porte ouverte à la droite. Une nouvelle version de cette stratégie du « en même temps » qui l’a propulsé à l’Élysée en 2017 mais qui a montré ses limites à chacune des élections suivantes.