L'humeur de la rédaction des sports La rage de vivre et de vaincre

Fabien Rouschop - Hier à 06:00 - Temps de lecture :
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Émeline Pierre et les Français brillent de mille feux aux Jeux paralympiques de Paris.  Photo Sipa
Émeline Pierre et les Français brillent de mille feux aux Jeux paralympiques de Paris.  Photo Sipa

Sans doute fallait-il une couverture des Jeux paralympiques digne de ce nom, enfin, pour donner visibilité et corps au message que l’on tente de faire passer depuis le début de l’été.

Après avoir seriné tout au long des JO de Paris-2024 que le sport, c’est bien plus que du sport, qu’il ne faudra surtout pas laisser retomber le soufflé, que les futurs Pauline Ferrand-Prévot et Teddy Riner qui s’apprêtent à garnir nos clubs ne suffiront pas à eux seuls à faire de la France un pays de sport, les Jeux paralympiques viennent à point nommé donner l’épaisseur nécessaire à ce discours jusqu’ici quasi inaudible.

Car personne n’est dupe : au-delà des médailles et de l’incroyable ferveur populaire déjà observée il y a un mois, il est toujours aussi difficile de faire admettre, en France, l’importance de l’activité sportive au même titre que n’importe quel autre outil d’épanouissement personnel, culturel ou autre. Il suffit de jeter un œil aux budgets des différents ministères, régions, collectivités ou municipalités pour s’en convaincre.

Mais voilà que Marie Patouillet, Émeline Pierre, Tanguy de La Forest et tous leurs copains en remettent une couche depuis mercredi. De la Concorde au Champ-de-Mars, leurs performances prolongent celles de leurs camarades valides et amplifient la démonstration que le sport n’est pas seulement une activité physique, un hobby, un passe-temps, mais bien un moyen de s’accomplir, de (re)donner un sens à sa vie. Tout en faisant mieux que n’importe quel médicament en matière de santé publique.

Il est malheureux d’avoir attendu aussi longtemps pour en faire le constat, mais peut-être bien que les divers handicaps dont souffrent nos « para » font toute la différence à l’heure de changer les mentalités : quand on a été victime d’un accident, d’une maladie, d’une malformation génétique, le sport est parfois le seul moyen de retrouver la rage de vivre et de vaincre.

Participer aux Jeux, olympiques ou paralympiques, n’est, dans le domaine, pas une fin en soi. Juste le cadre idéal pour aller encore plus loin et raconter ces histoires fascinantes en mondovision. Trop occupés à se chamailler à coups d’ego mal placé, nos gouvernants ont-ils seulement eu le temps de s’en rendre compte avant d’imaginer et voter les politiques sportives de demain ?

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