Paris 2024 Les Jeux olympiques ont boosté la saison touristique estivale
Un été en dents de scie sur le front touristique. Après un début juillet difficile, les Jeux olympiques de Paris 2024 et la météo clémente ont permis à la saison touristique de se rattraper, même si ce n’est pas uniforme sur le pays. Jusqu’à la mi-août, les nuitées de la clientèle française tout hébergements confondus ont reculé de 6 % par rapport à 2023, d’après le premier bilan touristique de la période estivale dévoilé mardi par Olivia Grégoire, ministre déléguée démissionnaire chargée du Tourisme. Plusieurs raisons à cela : la tendance des Français à reporter leurs départs en congés au mois d’août, leurs contraintes de pouvoir d’achat et leur habitude de « partir au dernier moment, moins longtemps, mais plus souvent », a souligné la ministre.
Mais les Jeux olympiques ont réveillé les envies de départ de certains Français. Durant les JO, 1,4 million de touristes français « se sont rendus à Paris, soit une hausse de 27 % », a annoncé la ministre déléguée démissionnaire. En définitive, « 65 % des Français sont partis en vacances cet été, deux points de moins que l’été dernier mais un point de plus qu’en 2022 », a précisé Olivia Grégoire et 88 % d’entre eux ont choisi de rester dans l’Hexagone.
Les touristes étrangers au rendez-vous des JO
Les touristes étrangers n’ont pas boudé notre pays puisque leur « fréquentation a été en augmentation de 13 % à Paris sur la période olympique », annonce la ministre, avec des arrivées aériennes en provenance de Chine en hausse de 43 %, des États-Unis et du Japon de 13 %. Ce qui a boosté les recettes touristiques internationales en juillet (+8 % par rapport à l’an dernier).
Hormis l’Île-de-France, les territoires méditerranéens ont aussi été gagnants cet été. En revanche, l’arc atlantique, du nord au sud, a connu un net ralentissement de sa fréquentation. Les tourismes rural et montagnard ont aussi moins bien fonctionné que l’an dernier. Quant à l’arrière-saison, elle est porteuse de belles promesses. « Notamment en raison des Jeux paralympiques, du sommet mondial de la Francophonie en octobre, mais aussi de la réouverture de la cathédrake Notre-Dame de Paris en décembre », a déclaré Olivia Grégoire.
Des défis à relever
Si la France demeure pour l’heure la première destination touristique mondiale, elle pourrait perdre son trône si elle se repose sur ses lauriers. Notamment en raison de la montée en flèche du tourisme en Italie et en Espagne. « Il faut assurer la montée en gamme de nos offres touristiques », a reconnu la ministre. Notamment en développant des offres correspondant à la tendance du slow tourisme, en régulant les pics de fréquentation, en s’attelant aux problèmes de pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de l’hôtellerie-restauration.
Autre défi à relever : améliorer l’accessibilité de nos cafés, restaurants et hôtels. « On a encore un Mont-Blanc à gravir », a insisté la ministre. Car 560 000 établissements recevant du public ne sont toujours pas accessibles aux personnes handicapées. Or, un fonds a été ouvert à l’automne 2023 pour les aider à se mettre aux normes. « L’État prend en charge jusqu’à 50 % des frais engagés pour la mise en accessibilité de son commerce, son café, de son hôtel, de son restaurant » avec un plafond de 20 000 euros, a rappelé Olivia Grégoire. Mais seulement 500 dossiers de demande ont été déposés. « Ce n’est pas à hauteur de l’effort que nous devons faire », a pesté celle qui ne sera sans doute bientôt plus en poste.