Politique Macron termine ses consultations, l'hypothèse Thierry Beaudet... l'essentiel de ce lundi

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Les socialistes ont accueilli sans enthousiasme lundi la nouvelle option pour Matignon, Thierry Beaudet. Le CV de cet homme plutôt de gauche « n'est pas contestable, j'entends ce qu'il est », mais « je ne sais pas quelles sont les options politiques qu'il défend », a souligné le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur France info.

Interrogé pour savoir si les socialistes pouvaient censurer un gouvernement mené par Thierry Beaudet, il a répondu « bien sûr ». « Je n'ai pas de raisons particulières de faire le procès a priori de Thierry Beaudet », a-t-il ajouté, mais « je ne connais pas son projet, je ne sais pas quels sont ses soutiens, il n'est pas soutenu par une coalition », a-t-il rappelé. « Je ne dis pas que son profil est à rejeter », mais « quel que soit le nom qui sera suggéré, je me prononcerai uniquement sur les projets », a ajouté Olivier Faure.

Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, s'est dite de son côté « étonnée qu'on puisse penser » à Thierry Beaudet pour Matignon, alors qu'il « n'a, à (sa) connaissance, jamais eu de mandat électoral », un « manque d'expérience (...) assez pénalisant » selon elle. 

« C'est un autre monde de savoir gouverner un pays, de mener des politiques de justice sociale dans un contexte budgétaire extrêmement complexe, c'est un autre champ d'action que de savoir créer des majorités », a-t-elle estimé lors d'une conférence de presse à Toulouse.  

Pour Patrick Kanner, le chef des sénateurs socialistes, Thierry Beaudet « vient de la gauche, c'est clair, mais est-ce qu'il est capable de porter une politique qui ferait dire à Macron 'je me suis trompé pendant 7 ans?' », s'est-il interrogé. « Je lui souhaite beaucoup de courage pour avoir des ministres qui ne soient pas complètement dans la main d'Emmanuel Macron, et un peu d'autonomie », a-t-il ajouté.

Marine Le Pen a renouvelé sa demande d'une session extraordinaire du Parlement en septembre. Le groupe écologiste et social à l'Assemblée a fait de même, dénonçant « une situation démocratiquement intenable ».

« Il est intolérable que les parlementaires ne soient pas réunis en session extraordinaire », écrit la cheffe des députés du Rassemblement national dans une lettre ouverte, publiée sur le réseau social X, adressée aux autres chefs de groupe de l'Assemblée nationale et du Sénat.

La semaine dernière après un entretien à l’Élysée avec Emmanuel Macron, elle avait déjà demandé que le Parlement soit convoqué pour siéger avant la nomination d'un nouveau Premier ministre. Ce qui sera de toute façon nécessaire pour que le nouveau chef du gouvernement, dont la nomination semble imminente, puisse prononcer son discours de politique générale.

Cette fois-ci, Marine Le Pen propose à ses homologues de « travailler à un ordre du jour consensuel » pour cette session extraordinaire, qui devrait selon elle « prévoir un débat sur la situation des finances publiques de la France ainsi que celle des finances de la Sécurité sociale ».

Le nom de Thierry Beaudet, patron du Conseil économique, social et environnemental, circule de plus en plus ce lundi pour entrer à Matignon. Mais que pense le Nouveau Front populaire de cette hypothèse ? « Le Nouveau Front populaire soutient un changement politique. Donc il soutiendra un candidat en mesure de changer la politique conduite dans ce pays », a déclaré Lucie Castets, proposée par l'alliance de la gauche pour devenir Première ministre, en marge d'un déplacement en Seine-Saint-Denis.

Lundi, l'hypothèse du patron du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Thierry Beaudet, inconnu du grand public, âgé de 62 ans, a commencé à circuler pour Matignon.

« C'est une option très sérieuse », assure un proche du chef de l’État qui connaît « très bien » l'ex-responsable mutualiste et évoque des « indices sérieux » en faveur de sa nomination à Matignon. « C'est une réponse solide et nouvelle à ce besoin de dialogue dans la société, en particulier avec les forces sociales », plaide-t-il.

Chez les partenaires sociaux, cette option est accueillie avec une bienveillance teintée de prudence. « Ça peut être une bonne surprise », veut croire François Hommeril, président de la CFE-CGC, notant qu'il « sait par expérience que la société est complexe ». A l'Unsa, Laurent Escure salue « son goût pour la synthèse et l'intérêt général », tandis que côté patronal, François Asselin, de la CPME, évoque « quelqu'un de consensuel » issu « d'une culture de centre-gauche ».

Alors qu'Emmanuel Macron enchaîne les consultations ce lundi concernant la nomination d'un Premier ministre, Philippe Poutou ne mâche pas ses mots quant à ces entretiens qui se multiplient depuis une semaine et demie.

« Gros rendez-vous aujourd’hui entre président et anciens présidents, délinquants ou traîtres, tous responsables d’une situation politique et sociale désastreuse », écrit sur X le conseiller de Bordeaux et membre du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Philippe Poutou dénonce une « mise en scène pour contourner l’élection, une imposture en nommant un 1er ministre récidiviste brutal et ultra-libéral ».

Dans un article mis en ligne ce lundi matin, le journal Le Monde a affirmé que « l’exécutif étudi[ait] la possibilité de ne pas respecter la date fixée par la loi, le 1er octobre » pour déposer le projet de loi de finances pour 2025 au Parlement .

En se basant sur une analyse juridique du secrétariat général du gouvernement (SGG), deux « sources au sein de l'exécutif » démissionnaire assurent au quotidien qu'« on peut déposer un budget une semaine, voire quinze jours après le 1er octobre », pour autant que le Parlement dispose des 70 jours prévus par la Constitution pour examiner le texte et que le Conseil constitutionnel ait au moins cinq jours pour statuer sur les recours.

Mais les services du Premier ministre indiquent que « le gouvernement n’envisage pas le dépôt du budget à une autre date que le 1er octobre », échéance fixée par la loi organique relative aux lois de finances (Lolf). « Nous avons au contraire tout préparé techniquement de manière à ce que le gouvernement puisse arbitrer rapidement et déposer son budget dans les délais prévus par la loi organique », explique cette même source.

Après les députés Rassemblement national et communistes la semaine dernière, c'est au tour du groupe Écologiste et Social d'appeler à la tenue d'une session extraordinaire à l'Assemblée nationale. « L'obsession d'Emmanuel Macron d'assurer la continuité d'une politique rejetée par les Français(es) entraîne le blocage de tout un pays », écrivent-ils dans un communiqué. « Cette situation n'est pas acceptable, le groupe Écologiste et Social demande donc qu'une session extraordinaire soit convoquée. »

Les députés « réaffirment » par ailleurs leur « soutien à la nomination de Lucie Castets ».

Emmanuel Macron a reçu Bernard Cazeneuve ce lundi matin, et attend Xavier Bertrand cet après-midi, mais l'entourage du président n'exclut pas qu'une troisième personnalité puisse finalement être choisie comme Premier ministre. « L'idée générale est de regarder si les hypothèses Cazeneuve et Bertrand sont viables au regard du critère de stabilité », a dit un proche d'Emmanuel Macron. Avant de prévenir qu'il « peut bien sûr avoir d'autres noms en tête ».

Le nom du président du Conseil économique, social et environnemental, Thierry Beaudet, ancien responsable mutualiste, commence ainsi à circuler dans l'hypothèse d'un profil moins politique. Le chef de l'État a déjà échangé avec lui dans le cadre de ses précédentes discussions institutionnelles, a fait savoir son entourage.

Bernard Cazeneuve, François Hollande, Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand, et bien d'autres ! Emmanuel Macron s'entretiendra également avec plusieurs cadres de son ex-majorité, selon plusieurs de nos confrères. Il devrait recevoir ce lundi les dirigeants de Renaissance.

Et ce pour « tester sincèrement ces hypothèses Cazeneuve et Bertrand pour voir si ça permet de garantir la stabilité », selon BFMTV, qui cite une source proche du président de la République.

Les députés de La France insoumise ont publié samedi une  proposition de destitution d’Emmanuel Macron, l’accusant de « manquement grave » à son « devoir » en refusant d’accéder à la demande du Nouveau Front populaire de nommer Lucie Castets à Matignon.

Parallèlement, une pétition a été lancée en ligne pour soutenir cette procédure. Lundi midi, elle dépassait les 155 000 signataires.

Le patron des socialistes Olivier Faure s'est étonné que Bernard Cazeneuve, qui a rencontré ce matin le président de la République, n'ait pas cherché à le contacter. « Cela aurait été pas mal, cela n'aurait pas été illogique », que Bernard Cazeneuve l'appelle avant de se rendre à l’Élysée, a jugé sur BFMTV et RMC le Premier secrétaire du PS.

« Je ne sais pas au nom de quoi Bernard Cazeneuve va aller parler avec le chef de l'État », a-t-il ajouté. « Comment est-il possible que vous disiez "parce que je suis un homme de gauche, je pourrais devenir le Premier ministre parce que le Front populaire est arrivé en tête le 7 juillet" ? », a-t-il demandé. « Et pour autant, vous ne cherchez pas le soutien du Front populaire. Donc c'est quelque chose d'assez illogique », a-t-il poursuivi.

Bernard Cazeneuve, hostile à La France insoumise, n'a pas soutenu le NFP. L'ancien Premier ministre a même quitté le PS en 2022 à cause de son alliance avec LFI au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

« Je suis à ma tâche depuis plusieurs jours pour préparer cette rentrée [...] C'est quelque chose qui est incontournable, donc nous sommes là », a déclaré sur France Inter Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l'Éducation nationale, alors que 12 millions d'élèves font leur rentrée scolaire ce lundi et qu'Emmanuel Macron continue ses consultations pour nommer un Premier ministre.

En visite dans une école des Hauts-de-Seine pour la rentrée scolaire, le Premier ministre démissionnaire a été interrogé par un élève sur l'identité de son successeur. « Je ne sais pas, c'est une vraie question que beaucoup de Français se posent. Je n'ai pas la réponse », a-t-il répondu. Le président de la République « tient compte du résultat des élections, de la situation au Parlement, de plein de choses », a ajouté Gabriel Attal.

« C'est un coup de force contre la démocratie. Le président de la République doit nommer, pas choisir, et donc il doit tenir compte des élections législatives qui ont donné au Nouveau Front populaire le plus grand groupe politique », a déclaré sur Europe 1 l'eurodéputée France insoumise Manon Aubry. Emmanuel Macron « veut une cohabitation avec lui même. Mais dans une démocratie, ce sont les urnes qui parlent : elles ont parlé, elles ne veulent plus des macronistes », a poursuivi l'élue.

Concernant l'hypothèse Bernard Cazeneuve à Matignon, Manon Aubry a estimé qu'Emmanuel Macron « utilise tous les prétextes possibles pour refuser que le Nouveau Front populaire gouverne », arguant que le parti de l'ancien Premier ministre socialiste, La Convention, ne disposait que d'un seul député à l'Assemblée nationale.

« Je n'ai pas reçu de coup de téléphone d'Emmanuel Macron [...] Je n’ai pas envoyé de CV. Je ne me prononcerai pas sur les discussions que j’aurais pu avoir avec le président de la République », a déclaré sur franceinfo le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, dont le nom a pu être évoqué cet été en tant que "premier-ministrable".

« Bernard Cazeneuve est un bon serviteur de la République », a poursuivi Karim Bouamrane, estimant que le sujet était aussi « la capacité à avoir le soutien du Nouveau Front populaire ». Il a estimé qu'il fallait trouver des « voies de passage », notamment en discutant avec « des responsables des Républicains et du centre ».

Les députés du Rassemblement national à l'Assemblée nationale voteraient-ils une motion de censure contre Bernard Cazeneuve si ce dernier était désigné Premier ministre ? « Ça dépend de ce qu'il va proposer », a répondu sur TF1 le député RN Jean-Philippe Tanguy. « Mais tout vraisemblablement, monsieur Cazeneuve c'est monsieur Macron. Et monsieur Bertrand [Xavier, NDRL], c'est aussi monsieur Macron », a estimé l'élu d'extrême droite.

L'ancien chef de gouvernement socialiste Bernard Cazeneuve est arrivé à l’Élysée, premier rendez-vous d'une longue journée de consultations d'Emmanuel Macron pour parvenir à une nomination au poste de Premier ministre.

Le chef de l’État doit aussi s'entretenir dans la journée avec ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi qu'avec le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand qui, comme Bernard Cazeneuve, est cité parmi les noms possibles pour Matignon. Une rencontre avec le président du MoDem François Bayrou est également prévue.

« Par loyauté pour les électeurs et les électrices du Nouveau Front populaire [...] nous censurerons tout gouvernement qui ne sera pas mené par Lucie Castets », a affirmé Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée, sur France 2.

« Bernard Cazeneuve n'est soutenu par aucun des quatre partis de gauche du pays », a assuré dimanche le coordinateur de LFI Manuel Bompard qui a réaffirmé vouloir censurer « tout gouvernement autre que celui de Lucie Castets ».

« Bernard Cazeneuve n'est pas demandeur mais s'il le fait c'est par devoir et pour éviter des difficultés supplémentaires au pays », a expliqué dimanche son entourage.

Ministre de l'Intérieur pendant les attentats de 2015, puis Premier ministre des derniers mois du quinquennat de François Hollande, Bernard Cazeneuve, 61 ans, a quitté le PS en 2022, farouchement opposé à l'alliance avec LFI au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

Emmanuel Macron va recevoir lundi Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, dont les noms sont cités avec insistance pour Matignon, ainsi que François Hollande et Nicolas Sarkozy dans le cadre de consultations pour dénicher une personnalité qui ne soit pas aussitôt censurée par une majorité de députés.

Reçu en premier à 08h45, l'ancien Premier ministre socialiste fait désormais figure de favori pour revenir à Matignon même si rien n'est acté près de deux mois après les législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale sans majorité