Désinfox Oui, 40 % des Français ne partent presque jamais en vacances
La députée LFI de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé a affirmé que 40 % des Français ne partaient pas en vacances au moins une fois par an. C’est vrai.
La rentrée approche à grands pas et sonne ainsi la fin des vacances pour un bon nombre de Français. Enfin pas tout à fait, selon la députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé. Elle a affirmé cette semaine que 40 % des Français ne partaient pas au moins une fois par an en vacances. Ce chiffre est vrai.
En se basant sur les données du Crédoc, le Centre de recherche pour l‘étude et l’observation des conditions de vie, une étude de l’Observatoire des inégalités publiée en juillet dernier rapporte que 60 % des Français font leurs valises au moins une fois par an pour partir vers un lieu de villégiature. « Transport, hébergement, activités : les vacances coûtent cher et toute une partie des ménages n’ont pas de moyens suffisants pour partir », écrit l’Observatoire.
Plus on est riche, plus on a l’occasion de partir
La profession entre en compte dans 78 % des cadres supérieurs partant en congé, contre 47 % des ouvriers, selon les données de 2024 du Crédoc. Le taux de départ en vacances est ainsi de 42 % pour les bas revenus (moins de 1 285 euros par mois), de 55 % pour les classes moyennes inférieures (jusqu’à 1 840 euros par mois), de 71 % pour les classes moyennes supérieures (jusqu’à 2 755 euros de revenus par mois) et de 76 % pour les hauts revenus (plus de 2 755 euros par mois).
Gagner davantage permet de partir plus bien sûr, mais les catégories supérieures partent aussi davantage car « cela fait partie de leur mode de vie », rappelle l’Observatoire : « Les plus favorisés ont plus souvent eu l’habitude dans leur jeunesse de voyager avec leurs parents (ils y ont pris goût, se sentent rassurés hors de chez eux). Le réseau joue aussi : en s’élevant dans l’échelle sociale, on dispose aussi plus souvent des moyens de se faire héberger gratuitement dans des lieux de vacances, comme les résidences secondaires. »
Des inégalités persistantes
Selon l’Observatoire, ce taux de départ des plus modestes a été affecté par la crise financière de 2008 puis par la crise sanitaire : « Il retrouve aujourd’hui le niveau du début des années 2000 (41 % en 2002, contre 42 % en 2023). »
Les plus aisés sont aussi un peu moins nombreux à partir qu’il y a 20 ans, avec un taux de départ passé de 84 % à 76 %. En cause notamment, les retraités ayant réduit leurs déplacements depuis la crise sanitaire. Pour autant, conclut l’Observatoire, « les plus aisés restent presque deux fois plus nombreux que les plus modestes à partir ».