Musique Quand le film “Le Golem” s’invite à la synagogue de la Paix à Strasbourg

En juillet, le No Limit Orchestra avait inauguré sa collaboration avec le Consistoire israélite du Bas-Rhin en investissant la synagogue de Benfeld, dans un format quatuor de percussions. Dimanche 1er  septembre, il a réuni un sextuor de cuivres dans la salle Hirschler de la synagogue de la Paix de Strasbourg pour livrer un beau contrepoint sonore au chef-d’œuvre muet de Paul Wegener.
Christian Wolff - 02 sept. 2024 à 19:48 - Temps de lecture :
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Le film de Paul Wegener (1920) s’inscrit pleinement dans le courant expressionniste post-Grande Guerre en Allemagne.  DR
Le film de Paul Wegener (1920) s’inscrit pleinement dans le courant expressionniste post-Grande Guerre en Allemagne. DR

La parenté du Golem avec la créature de Frankenstein est évidente. Le film de Wegener est antérieur (1920) à son homologue américain et s’inscrit pleinement dans le courant expressionniste post-Grande Guerre en Allemagne.

Ciné-concert autour du film “Le Golem” à la synagogue de Strasbourg.   Photo DR

Ciné-concert autour du film “Le Golem” à la synagogue de Strasbourg.   Photo DR

Il y dépeint une communauté juive dans son ghetto improbable et intemporel, aux cahutes de guingois et habité par un rabbin aux grimoires inquiétants. Enfin restauré et complet depuis quelques années, le film Le Golem – ici sous-titré en anglais – stupéfie par l’inventivité de ses décors, l’extraordinaire présence de ses acteurs et un humour à tous les étages.

Défi technique et musical

Pour la directrice artistique et saxophoniste Noa Mick et les cinq jeunes compositeurs du Conservatoire national supérieur de Paris — un par chapitre du film —, l’habillage du chef-d’œuvre, auquel aucune partition n’est associée à l’origine, donne un joli défi sur le plan technique et musical. Et les interprètes relèvent le pari avec force.

Aux côtés de Noa Mick, le directeur du No Limit et tromboniste Frédéric Durrmann, les trompettistes Julien Wurtz et Sébastien Schleret, la corniste Margaux Bonaventure et le tubiste Jean-Philippe Domengue fusionnent pour offrir une jolie texture d’ensemble.

Prochain rendez-vous dimanche 8 septembre

Avare en silences, la partition alterne nappes et passages rythmés dans un style étonnamment homogène et remplit pleinement son rôle en donnant une intensité accrue à l’image, servie par un malin jeu de projecteurs et par l’usage de quelques modes de jeux originaux, comme le flatterzünge. Son mouvement général, assez long, passe au-delà de la durée des plans dans un style tonal influencé par la musique hébraïque, et traversé par quelques leitmotivs : une belle réussite globale.

Cette nouvelle production du No Limit Orchestra participe notamment d’une vitalisation des lieux de prières juifs alsaciens : ceux qui ont raté le Golem cette fois pourront ainsi se rattraper dimanche 8 septembre en la très belle synagogue de Benfeld, à l’extraordinaire acoustique, ou le 22 au Temple Neuf.

Toute la saison du No Limit Orchestra sur www.nolimitorchestra.com

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