Édito Savoir fermer les parenthèses
On a beaucoup parlé de la parenthèse enchantée constituée par les Jeux olympiques pour les Français. Mais une autre parenthèse, ouverte dans le pays depuis un mois, est toujours en attente de sa clôture : celle de la vie politique.
Depuis la démission du gouvernement Attal acceptée le 16 juillet, le monde politique vit en effet au ralenti. Des ministres démissionnaires qui expédient les affaires courantes, des ténors de tout bord qui passent leurs vacances dans un silence quasi complet, sans émailler l’été des habituelles petites phrases leur permettant de continuer à occuper le terrain médiatique : le temps s’est quasiment arrêté, suspendu au choix d’un nouveau Premier ministre par Emmanuel Macron.
Plus maître des horloges que jamais à défaut d’être maître du jeu, le président a commencé hier à refermer cette parenthèse en annonçant la consultation, jeudi prochain, des présidents des groupes parlementaires et des chefs de parti, en vue de la constitution du gouvernement. De quoi sortir immédiatement les politiques de leur sieste estivale et relancer commentaires et analyses.
Même s’il n’est pas certain que ce petit mois de calme politique ait déplu aux Français - flirtant pour beaucoup avec l’overdose le mois précédent, entre les européennes et les législatives -, il fallait bien à un moment ou un autre se repencher sur le dossier le plus important du moment. Même si l’on n’a toujours pas de date annoncée pour la nomination - « dans le prolongement de ces consultations et de leurs conclusions », annonce l’Élysée, savamment flou - il commençait à y avoir urgence à montrer que le sujet n’était pas enterré.
On retrouvera donc la semaine prochaine l’embrouillamini parlementaire dans l’état complexe où on l’avait laissé en juillet, le délai écoulé n’ayant que très marginalement permis d’éclaircir la situation. Pas sûr que la parenthèse ait aidé à réaliser une salvatrice synthèse…