Enseignement Troisième rentrée sans Cécile Kohler : les collègues de l’otage alsacienne mobilisés
En ce jour de rentrée scolaire, les collègues et amis de Cécile Kohler ont tenu à exprimer leur inquiétude, tristesse et désespoir face à « des conditions de détention inhumaines et extrêmement préoccupantes » de la professeure agrégée de français originaire de Soultz et de son compagnon, Jacques Paris, otages d’État en Iran depuis le 7 mai.
« C’est un enfer d’être enfermée depuis 850 jours sans accès à ses avocats », dénonce Muriel, professeure documentaliste. « À chaque fois que je vois le décompte des jours qui passent sur les réseaux sociaux, je suis horrifiée, cela ne va jamais s’arrêter » se désespère Aurélie, professeure d’anglais. Amina, sa collègue de sciences économiques et sociales, est très pessimiste. « J’ai peur qu’elle ne soit jamais libérée, cela fait déjà plus de deux ans qu’elle est détenue sans raison. J’ai beaucoup de peine qu’elle subisse autant d’injustice. »
L’absence d’informations concrètes sur ses conditions de détention inquiète Yohann, professeur d’espagnol : « Quelles sont réellement ses conditions de détention ? Comment fait-elle pour tenir ? Quand va-t-elle enfin sortir de cet enfer ? Dans quel état physique et psychologique ? J’appréhende sa sortie. On va être là pour elle, mais qu’est-ce qu’on va pouvoir lui dire, comment va-t-on pouvoir l’aider ? »
Des collègues qui culpabilisent
Jean-Philippe, professeur d’histoire-géo, s’inquiète d’une faible médiatisation. « J’ai l’impression que pour un peu, on l’oublie. On est, régulièrement, obligé de faire une piqûre de rappel au lycée, car il y a de nouveaux collègues qui ne la connaissent pas. Et puis l’actualité est morose, on a l’impression que ça va dans le sens inverse de la libération de Cécile. » Guillaume, également professeur d’histoire-géo, culpabilise. « C’est déplacé d’être heureux alors qu’elle croupit en prison arbitrairement. Je me sens coupable d’être vivant, d‘être en liberté. Je culpabilise quand je ne pense pas à elle. J’ai peur que son emprisonnement devienne un fait banal, que les gens ne soient plus sensibilisés à la situation. » Et Guillaume de conclure : « Cécile manque au lycée et à beaucoup de gens. Sa sœur est forte, sa famille est formidable. Mais on ne peut rien lui dire ou transmettre de tout cela. On aimerait qu’elle sache qu’on pense à elle, qu’on se bat pour sa libération, et que sa famille est entourée et soutenue. »