L'humeur de la rédaction des sports Un maillot pour l’éternité

Marc Wilb - 15 juil. 2024 à 22:05 | mis à jour le 19 juil. 2024 à 17:12 - Temps de lecture :
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Photo Armand Lenoir
Photo Armand Lenoir

Pour la première fois dans l’histoire du sport français, un maillot de la sélection nationale a été définitivement retiré vendredi soir : celui du basketteur Tony Parker, lors d’une émouvante cérémonie, à donner des frissons, après un double France - Serbie en amical. Dans la foulée, certaines voix s’en sont émues, rappelant qu’un maillot de l’équipe de France n’appartenait pas à un joueur, mais à la nation tout entière. En football par exemple, Kylian Mbappé a succédé aux Michel Platini ou Zinédine Zidane pour porter le numéro 10.

Que cette première concerne le basket n’est pas une surprise, puisqu’il s’agit du sport le plus américanisé. Outre-Atlantique, le retrait du maillot des légendes dans les clubs fait partie de la culture. Celui de Tony Parker l’a été à San Antonio dès 2019, avant qu’il n’entre au « Hall of Fame », le panthéon de la NBA, en août 2023. Ce n’est pas une habitude en France, mais Jean-Pierre Siutat, le président de la fédération, n’a pas hésité à franchir le pas.

Car Tony Parker ne représente pas seulement le rêve américain, que partagent aujourd’hui tant de jeunes joueurs français, dans les clubs ou sur les playgrounds. Non, « TP », c’est bien plus que cela, comme l’ont rappelé vendredi ses compères Boris Diaw et Nicolas Batum. Il a incarné durant de nombreuses années l’équipe de France, la faisant passer du néant absolu à la lumière. Presque tous les étés, il a sacrifié ses vacances pour revêtir le maillot bleu, rameutant ses coéquipiers très souvent hésitants, devenant le taulier de l’équipe. Champion d’Europe U19, il s’était promis de gagner avec les seniors, ce qu’il a réussi en 2013 en remportant l’Euro.

Au fil des années, il a montré l’exemple, donnant envie aux générations suivantes de revêtir ce maillot bleu. Sans lui, il n’est pas sûr que l’équipe de France aurait pu bénéficier des services de Victor Wembanyama cet été aux Jeux olympiques. Sans lui, il n’est pas certain que les Bleus pourraient rêver à de futures conquêtes mondiales, vu tous les jeunes talents qui émergent actuellement. Parker, c’était l’incarnation de l’équipe de France. Et le retrait de son maillot est un hommage mille fois mérité.

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