Humeur Paris 2024 : un "Blue Monday" et un message en héritage

Pierre Chatelus - 12 août 2024 à 16:00 | mis à jour le 12 août 2024 à 16:16 - Temps de lecture :
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Le soir, la vasque olympique s’envole à 60 m de hauteur.  /Jean-Marc Loos
Le soir, la vasque olympique s’envole à 60 m de hauteur.  /Jean-Marc Loos

Le 3e lundi du mois de janvier - baptisé « Blue Monday » - est censé être le jour le plus déprimant de l’année. Pour une fois, et de source sûre, c'est le deuxième d’août. Ce lundi, donc. En dépit d’un grand soleil, prêt à tout pour réchauffer les cœurs, il a bien fallu se réveiller avec l’évidence qu’une parenthèse aussi inattendue qu’enchantée venait de se refermer quelques heures auparavant dans la nuit de Paris.

Bien sûr, la perspective d’assister dans moins de trois semaines aux Jeux paralympiques offrait bien plus qu’un simple réconfort. Car la fête sera tout aussi belle et probablement encore plus émouvante. Mais tout de même. On n’avait pas envie que cela s’arrête.

On voulait continuer de se réveiller pour regarder du tir à l’arc, du judo ou un match de tennis de table des frangins Lebrun. On avait encore envie de ces journées passées à se tendre, à espérer, à retenir son souffle, à frissonner et à rêver. On désirait étirer toujours plus ce temps suspendu au cours duquel Paris est redevenu la plus belle ville du monde et les Français se sont à nouveau rassemblés derrière le même drapeau et le même idéal. Preuve que les Jeux olympiques sont bien davantage que le plus grand rassemblement sportif et fraternel du monde. Ils sont un sentiment.

On avait laissé le 26 juillet dernier un pays enlisé et fracturé, en quête de gouvernement et même de soleil. Une flamme plus tard, on l’a retrouvé rassemblé au-delà de toutes les différences, baigné de lumière, et plus improbable encore, fier de lui.

Alors, personne n’est dupe, les Français ne seront pas moins râleurs ou inquiets à la rentrée, et les défis qui se présentent à notre société et plus globalement à notre humanité n’en seront pas moins difficiles à surmonter. Mais au moins ce moment de cohésion et de fraternité aura-t-il existé. Et il était à la fois sublime et nécessaire. Durant plus de deux semaines, 10 500 athlètes venus du monde entier ont prouvé que c’était possible. Ne reste plus qu’à chacun d’entre nous de composer avec cet héritage. Et de faire fructifier, aussi bien individuellement que collectivement, ce message.

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