L'humeur de la rédaction des sports Jeux olympiques : une France à la hauteur

Habituellement, avant le début de Jeux olympiques qui se passent plus ou moins loin de chez nous, on se demande si nos sportifs sauront représenter dignement le pays, si la France apparaîtra en bonne position au classement des médailles.

Cette fois-ci, pourtant, il en est tout autrement. Parce que ces Jeux qui s’ouvrent officiellement vendredi se passent chez nous, la vraie question que nous nous posons est de savoir si notre pays sera digne de nos sportifs. Parce que pour les avoir suivis pas à pas, match après match, entraînement après entraînement depuis plusieurs mois et années, on peut vous garantir qu’eux sont prêts.

Depuis la fin des JO de Tokyo, en 2021, nos athlètes tricolores ne vivent que pour ce moment, ils souffrent, transpirent, jouent, gagnent, respirent, se blessent, guérissent, pleurent, rient, vivent, se tuent à la tâche rien que pour être de la partie, pour s’inviter à cette fête qui s’annonce, qu’ils espèrent grandiose et nous aussi.

Eux sont prêts, mais le serons-nous aussi ? Du côté de nos dirigeants, rien n’est moins sûr. Le spectacle livré depuis des semaines et des mois est d’une tristesse affligeante, sur le fond comme sur la forme, des bancs de l’assemblée jusqu’aux arcanes du pouvoir. C’est à tel point que l’on se dit que le meilleur cadeau que pourraient faire nos politiciens à nos sportifs, cette semaine, serait de ne rien faire et, encore mieux, de ne rien dire. D’accepter, enfin, que la lumière ne soit pas braquée sur eux, mais sur nos championnes et nos champions, sur des anonymes aussi, des sportifs de l’ombre, des bénévoles, des entraîneurs et des techniciens qui n’ont d’autre but que de donner le meilleur d’eux-mêmes pour leur sport, pour leur pays.

Les sportifs sont prêts, et peut-être que les Français le sont aussi, à participer à ces Jeux olympiques qui seront, dans tous les cas, historiques pour notre pays. Et, sait-on jamais, sur un malentendu, peut-être ces Jeux seront-ils formidables, sportivement et humainement ? Ce n’est pas le plus petit défi du sport que de réussir en trois semaines là où la politique a échoué depuis des années : à nous rassembler autour d’une même idée, joyeuse, de la vie.