L'édito Une rentrée bien incertaine

Isabelle Bollène - 29 août 2024 à 06:00 - Temps de lecture :
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Isabelle Bollene

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On l’avait un peu oublié entre les actualités politiques et olympiques, mais la rentrée scolaire aura lieu lundi. Les enseignants, eux, reprennent déjà le chemin de leur classe. Sans ministre titulaire, une première ! mais avec sans doute beaucoup de questions en tête, dont celle-ci : l’éducation sera-t-elle l’une des priorités du futur gouvernement ? Malgré des moyens non négligeables - c’est le premier budget de la nation -, on voit bien qu’au fil des ans les résultats des élèves se dégradent et que la profession d’enseignant peine à recruter. Si les professeurs gardent pour la plupart une passion intacte pour leur métier, ils sont aussi en plein doute : comment gérer des élèves plus compliqués et moins dociles qu’autrefois, les préparer au mieux à faire face aux défis de l’avenir, comment parler laïcité, égalité des sexes, citoyenneté… Les défis sont nombreux et variés.

Pour redonner à l’Éducation nationale son rôle d’inclusion et d’ascenseur social, les moyens seuls ne suffiront pas. Il faut fixer un cap clair, adapter les méthodes pédagogiques au XXIe siècle, mais aussi apporter aux enseignants la formation, le soutien et la considération dont ils ont besoin, aussi bien salariale que sociétale. Pour cela, il faudrait aux commandes de ce grand paquebot, un capitaine susceptible de rester suffisamment longtemps en poste pour porter des réformes ambitieuses. L’Éducation, comme la Santé, souffre depuis des années de cette valse des ministres là où il faudrait de la stabilité et de la persévérance dans l’effort. C’est mal parti avec ces années de turbulence politique qui se profilent devant nous.

En attendant, les enseignants feront à nouveau au mieux avec les moyens du bord en espérant, comme l’a souhaité la ministre démissionnaire Nicole Belloubet, que le budget de leur ministère soit « sanctuarisé », tout en convenant que celui proposé ne « répond pas à tous les besoins ». Le message est passé au prochain gouvernement : n’oubliez pas nos écoles, collèges et lycées.